Monique Paris (1927-2011)

Monique Descroix est née le 9 novembre 1927 à Montmorency dans une famille vivant d’une cordonnerie. Elle quitte l’école dès quatorze ans, embauchée dans une biscuiterie à Levallois-Perret.

En octobre 1944, Paris tout juste libérée, elle adhère à la CGT. L’année suivante, elle quitte cet emploi pour des raisons de santé. Elle est finalement engagée en 1949 chez Jaeger, fabricant d’accessoires automobiles à Levallois-Perret. Elle milite activement et est élue déléguée du personnel.

À la demande d’Ambroise Croizat, secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie, des militants élus dans leur entreprise participent aux négociations ouvertes avec le patronat sur la convention collective régionale. Monique est ainsi appelée à se joindre à la délégation.

Grâce à l’intervention d’Olga Tournade, membre du bureau confédéral de la CGT, qui se bat pour faire accéder les femmes aux responsabilités syndicales, Monique est élue au comité exécutif de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie en 1950. Membre du secrétariat fédéral, puis du bureau fédéral, elle est permanente chargée du travail en direction des femmes salariées, une tâche rude lorsqu’il s’agit de convaincre sur le terrain. Elle est soutenue par des camarades de poids, comme Jean Breteau, Roger Linet et surtout Henri Jourdain.

En 1953, elle est élue à la commission financière de contrôle confédérale.

Membre de la commission féminine confédérale, elle participe aux nombreux débats qui aboutissent, après avoir convaincu le bureau confédéral, à la transformation de La Revue des travailleuses en véritable organe mensuel à destination des femmes travailleuses, qui prend le nom d’Antoinette à son lancement en 1955. La commission féminine met au point plusieurs grandes campagnes revendicatives notamment pour la réduction du temps de travail des femmes, l’égalité des salaires ou encore la reconnaissance de leur qualification professionnelle. Sur son initiative, une large enquête fut impulsée dans les entreprises de la métallurgie pour établir la réalité du travail effectué par les femmes au regard de la compétence inscrite sur leur feuille de paie. Les résultats connus, le bras de fer s’engage avec les directions d’entreprise, non sans avoir dû argumenter auprès de certains syndicats pour les convaincre que les femmes avaient bel et bien acquis un statut professionnel sur le tas et devaient donc intégrer les grilles de salaires à la place qui leur était due.

Le 29 janvier 1954, elle a épousé Maurice Paris, un métallurgiste, militant syndical et politique, avec lequel elle a eu deux filles, Chantal et Claudine.

En 1973, elle a quitté ses responsabilités fédérales, puis au sein de commission financière de contrôle confédérale deux ans plus tard.

Monique Paris s’est éteinte le 9 mars 2011 à Vitry-sur-Seine.

 

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