Né le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie), Ambroise Croizat grandit dans une famille ouvrière. À douze ans, il quitte l’école primaire pour travailler comme manœuvre, avant de réussir à se spécialiser en 1916 comme ajusteur-outilleur à Lyon. La même année, il adhère à la CGT, avant de rejoindre les jeunesses socialistes en 1919. Participant aux grandes grèves de l’après-guerre, son choix se porte sur la CGTU et le Parti communiste lors de la scission qui frappe le mouvement ouvrier en 1920-1921. Élu à la direction des
Jeunesses communistes, il rejoint la région parisienne en 1926, avant de représenter la France auprès de l’Internationale communiste des jeunes, à Moscou, durant dix-huit mois.
De retour en France à l’été 1928, il est désigné secrétaire de la Fédération CGTU des Métaux, puis membre du Bureau confédéral en 1931. En 1932, il intègre le comité central du Parti communiste. Le processus unitaire à l’œuvre au sein des organisations ouvrières favorise la victoire de la gauche lors des élections législatives de mai 1936 durant lesquelles Ambroise Croizat est élu député de Paris. Il prend une part active à l’élaboration des grandes lois sociales obtenues par les grèves et occupations. À l’occasion de la réunification à l’automne 1936, il est élu secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie.
Il n’abandonne pas ses convictions après la déclaration de guerre à l’Allemagne et l’interdiction des organisations réputées « communistes » en septembre 1939. Arrêté devant l’Assemblée nationale le 7 octobre 1939, il est déchu de son mandat et condamné, en avril 1940 à l’emprisonnement. Après de nombreux transferts, il arrive en mars 1941 au sinistre bagne de Maison-Carrée, en Algérie.
Libéré par les troupes alliées en février 1943, il est délégué par la CGT auprès du gouvernement provisoire d’Alger et membre de l’Assemblée consultative provisoire où il suit particulièrement les projets de création de comités d’entreprise et l’organisation de la Sécurité sociale. Réélu député de Paris en 1945, il devient ministre du Travail la même année, portefeuille qu’il conservait, avec une brève interruption, jusqu’au 4 mai 1947, tout en restant secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie.
Parmi les nombreuses conquêtes que nous lui devons, on doit mentionner la Sécurité sociale, les retraites, les comités d’entreprise ou encore la médecine du travail. Redevenu simple député, il continue d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie et de travail. Son décès soudain, le 11 février 1951 à Suresnes (Hauts-de-Seine) provoque une vive émotion et une foule imposante accompagne ses funérailles.