Roger Linet (1914-2003)

Né le 7 mars 1914 à Coursles-Barres (Cher), Roger Linet était issu d’une famille modeste, dont le père était ouvrier riveur et la mère femme de ménage. Ayant obtenu son certificat d’études primaires, il entra comme apprenti-tourneur aux Ateliers de Vauzelles (Nièvre) en 1928.

En 1931, il rejoint la région parisienne et travaille notamment comme tourneur nickeleur à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). En 1933, il adhère à la CGTU, puis au Parti communiste l’année suivante. Son engagement durant les grèves de mai-juin 1936 lui vaut de participer aux négociations des premières conventions collectives de la métallurgie et d’intégrer la direction de l’Union des syndicats CGT des métaux de la région parisienne.

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier. Il parvient à s’évader et rejoint la Résistance. Il est membre, dès juin 1941, de l’Organisation spéciale (OS) en région parisienne et participe à la première action importante de sabotage, qui conduit au déraillement d’un train de marchandises à Épinay-sur-Seine le 17 juillet 1941. En mai 1942, il intègre la direction des Francs-Tireurs et Partisans (FTP), sous le nom de « commandant Rivière ». Il est arrêté, début 1943 à Clamart (Hauts-de-Seine) et interné à la prison de Fresnes. Il est déporté le 11 juillet 1943 vers le camp de Natzweiler-Struthof en Alsace, avant d’être transféré à Dachau (Allemagne) d’où il fut libéré le 29 avril 1945.

À son retour, il est élu secrétaire de l’Union des syndicats CGT de la métallurgie de la région parisienne. Il rejoint les usines Renault de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), dont il devient secrétaire général du syndicat CGT, de 1947 à 1958. Membre du comité exécutif de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie de 1953 à 1962, il a également été membre suppléant au comité central du Parti communiste de 1950 à 1954 et député de la Seine de 1951 à 1956.

En 1958, il assume les fonctions de directeur du centre de rééducation professionnelle pour travailleurs handicapés Suzanne-Masson, créé par l’Union des syndicats CGT de la métallurgie de la région parisienne. En 1974, il prend sa retraite et se consacre à la rédaction de plusieurs ouvrages historiques ainsi qu’à la mémoire de la Résistance et de la Déportation.

Il décède le 15 février 2003 à Chargé (Indre-et-Loire).

Titulaire de la Légion d’honneur, président d’honneur de l’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie, au côté d’Henri Rol-Tanguy, il a donné son nom à l’esplanade située devant la Maison des Métallurgistes.

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