Né le 12 juin 1908 à Morlaix (Finistère), il quitte l’école à 13 ans et s’installe à Paris en 1923. Il est embauché à l’usine Renault de Billancourt comme tôlier-carrossier en 1925 et adhère aux Jeunesses Communistes. L’année suivante, il est licencié, après avoir participé à une grève.
En 1929, il effectue son service militaire, 15 mois en Algérie. Suivant les conseils de Lénine, « Le jour où on te donnera un fusil, apprends à t’en servir », il devient combattant d’élite. À son retour, il est embauché chez Breguet à Paris (14e arr.), où il constitue, en réaction à la manifestation d’extrême-droite du 6 février 1934, une cellule communiste et une section syndicale CGTU, avant d’être licencié l’année suivante.
En octobre 1936, il devient permanent de l’Union syndicale CGT de la métallurgie de la région parisienne. Il s’investit en faveur de la République espagnole, menacée par les partisans du coup d’État militaire du général Franco. Il rejoint les Brigades internationales en février 1937 en tant que commissaire politique. Blessé d’une balle en juin 1938, il participe malgré tout à la grande offensive de l’Ebre. À son retour en France, il reprend ses responsabilités syndicales. En avril 1939, il épouse Cécile Le Bihan, secrétaire administrative de l’Union syndicale. Henri Tanguy est mobilisé en août 1939 sur la ligne Maginot et participe aux derniers combats de juin 1940. Démobilisé, il rejoint Paris où Cécile est déjà engagée dans l’activité clandestine contre le régime collaborationniste de Vichy et l’Occupation. En août 1941, il est chargé d’organiser des groupes armés dans la région parisienne, embryons des futurs Francs-Tireurs et Partisans (FTP) qui voient le jour en 1942.
À la veille du débarquement allié, en juin 1944, il est colonel-chef de la région parisienne et prend comme pseudonyme « Rol », du nom d’un militant des Brigades internationales tué sur le front de l’Ebre. Le 19 août, il donne l’ordre de l’insurrection parisienne et reçoit, avec le général Leclerc, la reddition du général Von Choltitz. En mars 1945, il participe à la campagne Rhin-Danube en tant que lieutenant-colonel.
Promu commandant, il est finalement placé au dépôt central de Versailles, où sont cantonnés les gradés sans affectations, principalement pour motif politique. Il y reste de 1948 à 1952, avant de rejoindre l’état-major du Mans jusqu’à sa retraite en mai 1962.
Figure emblématique de la Résistance, Henri Tanguy a été président de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), co-président de l’Association nationale des anciens combattants et Amis de la Résistance (ANACR), président de l’Association des volontaires en Espagne républicaine (AVER). Membre du comité central du Parti communiste français (PCF), il a été élevé à la dignité de Compagnon de la Libération et au grade de commandeur de la Légion d’honneur. Il a également été décoré de la Presidential Medal of Freedom américaine et de l’Ordre de la Guerre patriotique soviétique. Il est décédé le 8 septembre 2002.