Jacqueline Ollivier-Timbaud (1928-2017)

Née le 29 mars 1928, Jacqueline Ollivier-Timbaud, résistante dès ses 16 ans, est restée tout au long de sa vie porteuse de la mémoire de son père et de ses camarades de combat et de martyr. Jean-Pierre Timbaud a été un des militants qui ont marqué les luttes des métallurgistes de la région parisienne dans les années trente.

Démobilisé en octobre 1940, revenu dans un Paris occupé et déjà engagé dans la reconstruction des syndicats, il est prévenu par Cécile Rol-Tanguy qu’il est recherché. Il prend alors sa fille, Jacqueline, sur ses genoux et lui dit : « Ma fille, tu dois savoir, si un jour je me trouve en prison, ce ne sera pas parce que j’ai commis un crime ou que j’ai volé, mais parce qu’actuellement, je mets toutes mes forces pour que mon pays retrouve la liberté, mais aussi parce que je me suis toujours battu pour défendre mon idéal, pour défendre les ouvriers et pour le Justice sociale. Tu ne devras pas avoir honte de moi ». Il est arrêté le 18 octobre 1940.

C’est à la centrale de Clairvaux que Jacqueline a vu son père pour la dernière fois. Il est en tenue de bagnard, des sabots aux pieds. Cette image terrible lui est restée à jamais gravée dans la mémoire. Ce n’est pas la honte qui la submerge mais l’amour et l’admiration. Il est fusillé par les nazis, avec la complicité du gouvernement de Vichy, avec 26 de ses camarades à Châteaubriant le 22 octobre 1941.

Dès 1942, en pleine Occupation, elle s’est rendue avec sa mère dans la carrière des martyrs, entamant ainsi les commémorations qui perdurent encore aujourd’hui.

Jacqueline est entrée dans la Résistance, assurant des liaisons et contactant les clandestins. Elle a  toujours refusé de recevoir la Légion d’honneur, tant que son père et ses camarades ne l’auraient pas reçu à titre posthume et reconnus comme résistants.

Jacqueline, c’est une vie entière d’engagement politique, syndical et de solidarité. Elle a été l’animatrice du « Bol d’air », une association chargée de venir en aide aux orphelins de résistants et de déportés, et elle a également été présidente de l’Association Nationale des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et ses Amis (ANFFM) et de l’Amicale de Châteaubriant Vôves – Aincourt – Rouillé.

Elle a épousé Pierre Ollivier, dirigeant syndical de la métallurgie, sous le regard de leurs témoins : Jacques Duclos, secrétaire général du Parti communiste français (PCF) et Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT. Ils ont eu une fille, Maryse qui poursuit l’engagement de sa mère pour la préservation de la mémoire et la diffusion de l’idéal porté par son grand-père.

Elle nous a quittés le 25 juillet 2017 et ses cendres ont été dispersées au jardin du souvenir du cimetière du Père-Lachaise à Paris, à quelques pas du mur de fédérés auprès duquel repose son père.

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