Jean-Pierre Timbaud (1904-1941)

Né à Payzac (Dordogne) le 20 septembre 1904, Jean-Pierre Timbaud est élevé par sa grand-mère avant de rejoindre à huit ans ses parents à Paris.

La Première Guerre mondiale contraint la famille à retourner au village natal. En 1916, il débute comme apprenti fondeur à Decazeville (Aveyron) dans l’usine où son père est affecté. Après l’armistice, revenu à Paris, il poursuit son apprentissage et adhère aux Jeunesses communistes. Durant son service militaire, il participe à la dénonciation de la guerre coloniale dans le Rif marocain. De retour à la vie civile, il est embauché chez le fondeur d’art Antoine Rudier qui œuvre pour Maillol, Renoir, Bourdelle et Rodin. Rapidement délégué de la section syndicale CGT, il est aussi secrétaire-adjoint de la cellule communiste.

En 1927, il épouse Pauline, mécanicienne en chaussures. Il entre en 1930 à la commission exécutive de l’Union syndicale CGTU de la métallurgie de la région parisienne, dont il est secrétaire un an plus tard. En 1933, il suit la grève chez Citroën qui dura trente-cinq jours. Il organise la mise en place d’un comité de grève de 180 membres représentant les 180 000 salariés. La direction recule et les adhésions affluent. Un an plus tard, employé de la mairie communiste de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), il anime le comité des chômeurs tout en supervisant le travail syndical dans la métallurgie locale. Il réintègre la commission exécutive de la Fédération des métaux lors du congrès de 1936 et se dépense sans compter pour suivre et organiser les grèves et occupations d’usine qui accompagnent le Front populaire en mai-juin 1936.

Mobilisé en 1939 dans la Marne puis en Haute-Vienne, il rentre illégalement à Paris et reprend contact avec ses camarades. Il est alors chargé de la constitution des comités syndicaux clandestins et de La Vie ouvrière. Arrêté le 18 octobre 1940, il est interné à Aincourt (Val-d’Oise), puis en décembre à Fontevraud (Maine-et-Loire) et, en janvier 1941, à Clairvaux (Aube). Transféré le 14 mai à Châteaubriant, il est fusillé le 22 octobre 1941 avec vingt-six autres otages par les forces d’occupation nazies, avec la complicité des autorités françaises.

Le 20 octobre 1944, la rue d’Angoulême à Paris, siège de la Maison des Métallurgistes, est renommée rue Jean-Pierre Timbaud.

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