Cécile Rol-Tanguy (1919-2020)

Fille de François Le Bihan, syndicaliste et militant communiste, mort en déportation, Cécile est née le 10 avril 1919. Après une formation de sténodactylo, elle est embauchée en novembre 1936 au Syndicat CGT des métallurgistes de la Seine. Elle y rencontre Henri Tanguy dont elle devient la marraine de guerre lorsqu’il rejoint les Brigades internationales durant la guerre d’Espagne. Ils se marient le 15 avril 1939.

Henri mobilisé, Cécile garde le contact avec les militants, ce qui lui a permit, par la suite, de reprendre sa place dans l’organisation et d’engager les premières actions de résistance. Cécile assure les liaisons pour les comités populaires et comme secrétaire, frappe les tracts, directives, rapports ou journaux. Il lui arrive aussi de transporter des armes ou des explosifs, parfois dans le landau de sa fille Hélène née le 28 mai 1941. Car Henri et Cécile parviennent à préserver des instants de vie familiale, malgré la clandestinité et ses nombreux déplacements et séparations. Leur fils Jean naît le 13 novembre 1943.

En juin 1944, Henri devient chef des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) pour la région parisienne, sous le pseudonyme de colonel Rol. C’est dans son poste de commandement souterrain de Denfert-Rochereau que Cécile frappe l’appel à l’insurrection parisienne signé par son époux. Après la Libération de la capitale, elle a été la seule femme invitée à la réception du général De Gaulle au ministère de la Guerre le 28 août 1944.

Après-guerre, Henri entame une carrière militaire, Cécile en tant que femme d’officier demeure au sein du foyer jusqu’à la mise à la retraite de son mari en mai 1962. La famille s’agrandit avec la naissance de Claire le 2 octobre 1946 et de Francis le 18 juillet 1953.

Cécile, militante communiste n’a jamais renoncé à préserver et diffuser la mémoire des antifascistes et des résistants. Après le décès d’Henri le 8 septembre 2002, elle s’investit plus que jamais au service des anciens brigadistes et républicains espagnols, participe aux commémorations et témoigne fréquemment au nom des femmes et des hommes engagés dans la Résistance.

À l’occasion de son centenaire, elle insista sur la nécessité, aujourd’hui autant qu’hier, de se mobiliser et de lutter pour la dignité, la liberté et l’émancipation humaine.

Médaillée de la Résistance en septembre 1945, homologuée lieutenant FFI en janvier 1946, chevalier de la Légion d’honneur en avril 1984, elle a été élevée au grade de grand officier.

Restée disponible et proche des métallos, Cécile s’est éteinte le 8 mai 2020 entourée de sa famille dans sa maison de Monteaux (Loire-et-Cher).

Aller au contenu principal