Jean Hodebourg est né le 27 août 1929 à Héricy-sur-Seine (Seine-et-Marne) dans une famille d’hôteliers d’origine bretonne. Son père avait été métallurgiste et militant syndicaliste avant la Première Guerre mondiale.
Il commence à travailler en 1948 comme électromécanicien, un brevet élémentaire et un certificat d’aptitudes professionnelles (CAP) en poche. Embauché à l’usine Schneider Westinghouse à Champagne-sur-Seine, une entreprise de 2 000 salariés, il devient rapidement un militant CGT particulièrement préoccupé par les conditions de travail. Dans son atelier, des redresseurs de courant à vapeur de mercure sont fabriqués pour l’industrie métallurgique et les locomotives. Les vapeurs de trichloréthylène se mêlent aux fumées de soudage à l’argon et à l’amiante, exposant la trentaine de personnes qui y travaillent.
Devenu délégué du personnel, puis secrétaire du syndicat et enfin responsable départemental de la métallurgie en 1957, il est élu au bureau de l’Union départementale CGT de Seine-et-Marne de 1956 à 1962, date à laquelle il devient permanent de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie.
Jean Hodebourg a été un militant acharné sur les questions de santé au travail. Il s’est investi corps et âme pour dénoncer les maladies professionnelles, les handicaps physiques et psychiques qu’elles entraînent et qui sont niés par le patronat. Avec le soutien et les encouragements de camarades comme Henri Krasucki et Lucien Chavrot, il s’occupe des comités d’hygiène et de sécurité (CHS) puis après 1981 de leur nouvelle responsabilité sur les conditions de travail. Il s’est rapproché de médecins et de chercheurs universitaires pour travailler avec eux sur ces questions sensibles. Il a ainsi été au cœur de la bataille contre les méfaits de l’amiante et à sa prise en compte au sein de la CGT.
Il suit des cours, des séminaires, des colloques tout en se refusant à devenir un professionnel des questions de santé, privilégiant sa responsabilité syndicale et son rôle dans les entreprises, aux côtés des salariés. En 1993, il fait paraître Le travail, c’est la santé ?, un ouvrage de référence et un exemple de la capacité d’un syndicaliste à se hisser au niveau des universitaires sur les problèmes de conditions de travail.
À sa retraite, Jean Hodebourg a continué d’aller une fois par semaine à l’usine voir ses collègues, tout en restant membre au titre de la CGT du Conseil Supérieur de la Prévention des risques professionnels.
Jean Hodebourg est décédé le 3 juillet 2014 au Kremlin-Bicêtre.