Cette affiche, aux tonalités bleu nuit, laisse la part belle au visage d’un homme dont seul le regard est distinctement visible. Déterminé, confiant, ses yeux accompagnent le slogan « Je compte pour un ! La CGT pour tous », qui détourne la devise des célèbres mousquetaires d’Alexandre Dumas. Par ce procédé, la CGT apparaît à visage humain, soucieuse de son fonctionnement démocratique et résolument ouverte à toutes et tous.
La victoire de la gauche aux élections, en mai-juin 1981 suscite l’espoir. Si des avancées sont obtenues (retraites à 60 ans, 5e semaine de congés payés, extension des droits syndicaux, nationalisations) et que le vent de la liberté et de la dignité souffle chez Citroën au printemps 1982, le désenchantement ne tarde pas. La répression policière des conflits se poursuit, tout comme les restructurations, synonymes de chômage, tandis l’austérité budgétaire fait son retour.
Le 31e congrès fédéral, dont le slogan est « défendre, organiser, bâtir », veut faire entendre sa voix, de manière indépendante, pour « bâtir le changement », en mobilisant notamment les nouveaux droits obtenus depuis mai 1981. Le congrès lance un appel à l’organisation d’une grande journée nationale d’action le 21 avril 1983, pour défendre l’emploi et le pouvoir d’achat. Petite originalité, un concours de dessins humoristiques est proposé durant le congrès.