Cette affiche, d’un illustrateur non mentionné, donne à voir une cible au centre de laquelle sont inscrits les mots d’ordre « paix, désarmement, unité d’action », le dernier étant un préalable nécessaire pour l’obtention des deux autres. Les formes triangulaires noires, sur lesquelles sont inscrites les informations relatives au congrès pointent vers ce centre, indiquant ainsi que ces assises statutaires sont une étape incontournable pour y parvenir.
L’année 1963 est un tournant. La signature des accords d’Évian, en mars 1962, a mis un terme à la guerre d’Algérie, tandis que l’offensive syndicale est victorieuse chez les mineurs mais également chez Neyrpic à Grenoble, Sud-Aviation à Toulouse ou Peugeot à Sochaux. L’unité syndicale, la présence importante des ingénieurs, cadres et techniciens, la satisfaction de revendications, notamment salariales, préfigurent les grèves de mai-juin 68.
Le 23e congrès fédéral réitère ses revendications en matière de réduction du temps de travail, avec l’application des 40 heures hebdomadaires ou encore la retraite à 60 et 55 ans. La nouveauté réside dans l’affirmation de la nécessité des nationalisations et de leur extension, en particulier aux branches de la sidérurgie, de l’aéronautique, de l’électronique et de la machine-outil. L’accent est également mis sur l’extension des droits et libertés syndicales.