Viviane Claux (1947-2018)

Viviane Claux est née le 26 octobre 1947 dans une famille ouvrière. Titulaire d’un Brevet d’enseignement commercial (BEC) en comptabilité, elle se forme à l’informatique et entre à l’usine Sollac-Usinor de Montataire dans l’Oise en 1966. D’abord aide-opérateur, elle est programmeur, puis analyste programmeur vingt ans plus tard.

Adhérente à la CGT dès 1968, elle est rapidement responsable à la formation professionnelle au sein du comité d’entreprise. Déléguée du personnel en 1975, puis déléguée syndicale à partir de 1983, elle est élue secrétaire générale du syndicat CGT des ingénieurs, cadres et techniciens de l’usine à sa constitution en 1987.

Le site de Montataire a été moins touché par la restructuration de la sidérurgie qui s’engage dès la fin des années soixante-dix. Viviane Claux ne reste toutefois pas à l’écart de la bataille contre la destruction des installations d’Usinor en Lorraine et dans le Nord. Dans le même temps, elle participe activement au développement du syndicalisme en direction des ingénieurs, des cadres et des techniciens, en prenant en compte les évolutions technologiques qui transforment en profondeur les rapports au travail dans toute la sidérurgie.

Elle est élue à la commission exécutive de l’Union fédérale CGT des ingénieurs, cadres et techniciens de la métallurgie (UFICT) en décembre 1983, avant d’être élu au secrétariat de 1987 à 1998. Face aux évolutions sociologiques au sein de l’industrie, elle poursuit son engagement pour une meilleure prise en compte de la diversité du salariat dans l’activité syndicale.

Au regard de son expérience et de ses compétences, elle rejoint le comité exécutif de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie en mai 1990, puis le bureau fédéral en 1993. Elle est par la suite chargée, au sein du secrétariat fédéral, du secteur politique revendicative, jusqu’en avril 2000. En tant que femme, elle dû s’imposer à ce poste essentiel dans l’activité de la fédération.

Viviane Claux a également assumé la responsabilité d’administratrice CGT au sein du groupe Usinor, où elle a mené la bataille contre la dénationalisation. Elle affronta Francis Mer, PDG et futur ministre, qui a ouvert le capital de l’entreprise à Mittal, prélude à la prise de contrôle de l’ensemble de la sidérurgie française. Seule, elle s’est longtemps opposée dans cette instance aux ventes de sociétés, aux fusions, aux fermetures de sites et à l’exigence de rentabilité des actionnaires.

Viviane Claux, quelque soient ses responsabilités, n’a jamais quitté son entreprise, subissant tout au long de sa carrière une tenace discrimination. Elle est demeurée au même coefficient jusqu’à son départ en retraite en 2005.

Militante politique, elle a été membre du conseil national du Parti communiste français (PCF) et vice-présidente du conseil régional de Picardie de 2004 à 2010.

Elle nous a quittés le 3 septembre 2018.

Aller au contenu principal