Alfred Costes (1888-1959)

Alfred Costes est né le 24 février 1888 à Saint-Juéry (Tarn) dans une famille de métallurgistes. Il quitte l’école avant 13 ans pour devenir apprenti dans une entreprise de construction d’Albi. En 1904, il rejoint la région parisienne, où il travaille dans plusieurs entreprises. Après son service militaire, en 1910, il est embauché chez Renault pendant un an. En août 1914, à la veille d’être chef d’équipe dans une entreprise de Levallois (Hauts-de-Seine), il est mobilisé comme artificier dans un régiment d’artillerie. Décoré de la Croix de guerre, il est affecté spécial en avril 1917 dans une usine de Levallois, où il devient rapidement contremaître.

Sympathisant socialiste avant-guerre, il se rapproche de la minorité révolutionnaire à partir de 1919. Deux ans plus tard, alors qu’il travaille dans un petit garage de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, il adhère à la CGT et au Parti communiste. Dès lors, celui que l’on surnomme « Fredo » se consacre au parti et au syndicat.

En 1924, il est secrétaire général de la région parisienne du Parti communiste et responsable de la commission centrale des cellules d’entreprise. En juin, il se rend à Moscou pour le Ve congrès mondial où il apporte en hommage à Lénine, récemment disparu, un drapeau de la Commune de Paris qui fut déposé sur son linceul. À partir de 1925 et jusqu’en 1950, il est membre du comité central du Parti communiste.

En 1925, il est élu à la commission exécutive de l’Union syndicale CGTU des métallurgistes de la région parisienne, puis au secrétariat en 1930. De 1930 à 1952, il est secrétaire de la Fédération CGTU puis CGT des travailleurs de la métallurgie, avant d’en être élu président au congrès fédéral de 1952.

Orateur reconnu, il a animé les grèves de l’usine Renault à Billancourt en 1926, 1931-1932 puis 1936 et celles de Citroën en 1933. À la suite des accords de Matignon, il est membre de la délégation CGT qui signe la convention collective de la métallurgie de la région parisienne en 1936.

Candidat à plusieurs reprises du Parti communiste aux élections législatives et cantonales, il est élu député de la circonscription de Boulogne-Billancourt en mai 1936, où il préside la commission des Assurances sociales, puis celle de l’Aéronautique. Déchu de son mandat en 1940, il entame, avec ses camarades communistes, « le chemin de l’honneur ». Condamné à cinq ans de prison, il est déporté en Algérie.

Libéré en 1943 par les forces alliées, il retrouve son mandat de député à son retour à Paris en août 1944. Cette même année, le général de Gaulle le nomme commandant d’aviation, avec pour mission de réorganiser les terrains d’aviation et la métallurgie.

Il décède le 28 septembre 1959, victime d’une attaque cérébrale, à Boulogne-Billancourt, une commune où « Fredo » était resté très populaire, tout comme parmi les métallurgistes.

 

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