Alain Stern est né le 19 août 1931 à Paris (13e arr.). Il est le fils d’une teinturière de la Creuse et d’un père né en Palestine, venu étudier les lettres à Paris et qui échappa de peu à la déportation. Confié à sa grand-mère dans le Limousin, Alain y est resté jusqu’à la Libération, côtoyant les Francs-Tireurs et Partisans de la région.
De retour à Paris, il fait son apprentissage d’ajusteur. Membre des Jeunesses communistes depuis 1943, il est embauché en 1948 dans un garage du 20e arrondissement et adhère aussitôt à la CGT. Délégué au festival mondial de la jeunesse à Berlin durant l’été 1951, il effectue à son retour en septembre ses 18 mois de service militaire en Allemagne. En 1953, il entre chez Willème, constructeur de poids lourds, à Nanterre. Il est rapidement élu secrétaire du syndicat CGT de cette entreprise de 1 200 salariés où une vague de licenciements avait frappé les militants après les grandes grèves de 1952.
En 1954, Alain Stern épouse Hélène Sztulcman, dont les parents ont disparu en déportation et avec laquelle il eut deux filles, Catherine et Dominique. Hélène sera la secrétaire de deux dirigeants communistes, Jacques Duclos de 1964 à sa mort en 1974, puis d’Étienne Fajon.
En 1961, Alain devient permanent de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie (FTM-CGT), comme responsable à l’éducation. Deux ans plus tard, il rejoint la confédération, pour s’occuper des retraites et des allocations familiales au secteur social. Il œuvre à l’organisation des élections à la sécurité sociale, sous la direction d’Henri Krasucki, membre du bureau confédéral, et représente la CGT comme administrateur de la caisse d’allocations familiales puis comme vice-président de l’union nationale des caisses d’allocations familiales. Administrateur de plusieurs caisses de retraite complémentaire, il a été désigné vice-président de l’Association des Retraites par Répartition des Caisses Ouvrières (ARRCO).
En raison de problèmes de santé, il se voit confier en 1967 la coordination du bureau confédéral, sous la responsabilité de Georges Séguy. Ce poste n’a pas été de tout repos, avec l’activité intense née des grandes grèves de mai-juin 1968.
L’année suivante, il est élu au comité exécutif de la FTM-CGT, avec pour mandat de mettre en place l’Union des syndicats CGT des travailleurs de la métallurgie (USTM) de Paris dont il devient le secrétaire général. De 1976 à 1981, il est chargé de structurer et de développer la coordination entre les différents syndicats du groupe Renault à l’échelle nationale et internationale.
En 1981, il est élu secrétaire général de l’Union Internationale des Syndicats (UIS) de la métallurgie, département professionnel de la Fédération syndicale mondiale (FSM), dont le siège est à Moscou. L’année suivante, il entre au bureau de la FSM puis au secrétariat en 1986. Il quitte alors l’UIS pour rejoindre Prague. En 1992, il est élu secrétaire général adjoint de la FSM, poste dont il démissionne en 1994, avant la désaffiliation de la CGT l’année suivante.
Retraité, Alain Stern s’est consacré à l’Union fédérale des retraités de la métallurgie ainsi qu’à l’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie.
Il est décédé le 11 juin 2014.