Né le 7 mars 1932 à Fargniers (Aisne), Pierre Tavernier a effectué, à la suite de son père cheminot, son apprentissage d’ajusteur à la SNCF de 1947 à 1950. Après deux années supplémentaires parmi les cheminots, il a décidé à son retour de service militaire de rejoindre la région parisienne. Il est embauché chez Rateau à La Courneuve en 1954 comme ajusteur-monteur et adhère immédiatement à la CGT. L’année suivante, il est élu délégué du personnel et a pris part à la lutte pour l’indépendance en Algérie et pour l’aide aux militants espagnols victimes du franquisme.
En 1965, il est désigné secrétaire général du syndicat CGT Rateau La Courneuve, mandat qu’il a assumé jusqu’en 1970. Avec d’autres, il a animé la grande grève de mai-juin 1968 dans l’entreprise. Il a ensuite pris la direction du syndicat local des métaux de La Courneuve et il a pu apporter une aide importante lors du conflit Rateau en 1974. De 1975 à 1982, il a été le secrétaire général de l’USTM de Seine-Saint-Denis, dans le difficile contexte de désindustrialisation qui frappe alors la métallurgie. En parallèle, il était membre de la commission exécutive de l’Union départementale de Seine-Saint-Denis.
Le congrès constitutif de l’Union fédérale des retraités (UFR) en 1983 le désigne secrétaire général. Il a assumé ce mandat durant dix années et permis au syndicalisme retraité de faire sa place et de se développer. Il a été l’un des bâtisseurs de cette organisation, en menant la lutte pour le renouvellement de l’Association pour la structure financière (ASF), chargée de prendre en charge le financement des retraites complémentaires, dans le cadre du recul de l’âge de départ en retraite à 60 ans. Il a aussi été particulièrement investi sur les droits des préretraités de la métallurgie. Retraité en 1993, il est resté membre du conseil national de l’UFR jusqu’en 2006. Il est élu de 1983 à 1997 au comité exécutif de la FTM-CGT, et a intégré le bureau fédéral en 1986, avant de le quitter en 1993.
Conscient de l’importance de l’histoire, il a intégré le bureau de l’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie comme trésorier à sa création en 2001 et s’est investi au sein de l’Amicale de Châteaubriant-Vôves-Rouillé.
Militant du Parti communiste français dès 1950, il y a assumé des responsabilités départementales et locales et a été conseiller municipal de La Courneuve.
Il nous a quittés le 6 novembre 2012.